Jonas Kampus 20. décembre 2023

Plus de 60’000 personnes demandent à la BNS : plus un centime pour le fracking !

18/12/2023 – Ce matin, les actionnaires de la Banque nationale suisse, ainsi que l’organisation Ekō, ont déposé les signatures de 60 000 personnes au siège de la BNS à Zurich. Ils exigent de la BNS qu’elle cesse d’investir dans les entreprises de fracturation. La BNS investit actuellement 9 milliards de dollars américains dans des entreprises qui pratiquent la fracturation, bien qu’une majorité de cantons soit opposée à cette pratique.

  • Plus de 60 000 personnes ont signé une pétition demandant à la BNS de cesser d’investir dans les entreprises de fracturation. Cette pétition a été lancée en réponse à la publication d’un rapport de recherche sur les investissements de la BNS dans les entreprises de fracturation.
  • La pétition a été présentée par les actionnaires de la BNS et l’organisation Ekō au siège de la Banque nationale suisse à Zurich le 18 décembre.
  • Les conclusions les plus importantes du rapport :
  • Neuf cantons ont interdit le fracking ou émis un moratoire à son encontre. Cinq autres se sont également positionnés contre le fracking.
  • La BNS, détenue majoritairement par les cantons, investit neuf milliards de dollars américains dans 69 entreprises qui exploitent la fracturation ou extraient du pétrole ou du gaz par ce biais. Les investissements ont atteint un nouveau sommet depuis le début de la guerre en Ukraine.
  • Rien que par ses investissements dans la fracturation, la BNS est responsable d’émissions de gaz à effet de serre d’environ 7 MtCO2e par an. Ces émissions sont plus élevées que celles de l’ensemble du secteur agricole suisse.
  • Lien vers le rapport : https://notre-bns.ch/2023/11/20/investissement-de-la-banque-nationale-suisse-dans-le-fracking/
  • Lien vers les photos de la campagne (disponibles le 18.12. à partir de 10h30) : https://flic.kr/s/aHBqjB6Dzk 

Ce matin, les actionnaires de la BNS ont réclamé haut et fort que la BNS n’investisse plus dans des entreprises qui extraient du pétrole et du gaz à l’aide d’une technologie de fracturation nuisible à l’environnement et au climat. Avec la plateforme de pétition Ekō, ils représentent plus de 60 000 personnes qui demandent à la BNS de prendre des mesures cohérentes en matière de politique climatique. Les militants climatiques de la BNS ont attiré l’attention sur eux dès le mois d’avril avec une forte présence lors de l’assemblée générale annuelle de la BNS.

Martin Winter, actionnaire de la BNS, ingénieur en informatique et entrepreneur, déclare : « J’habite dans le canton de Zurich. Le fracking est interdit ici depuis cet été car le risque pour l’environnement et notre santé, ainsi que les effets sur le chauffage de la planète, sont trop importants. Les cantons, la population et nous, en tant qu’actionnaires de la BNS, ne voulons pas de fracturation, ni en Suisse, ni ailleurs. La BNS devrait se laisser guider par ces valeurs et cesser d’investir dans des entreprises spécialisées dans la fracturation. »

La réaction à la publication du rapport a été énorme : plus de 60 000 personnes ont signé la pétition en très peu de temps. Daphne Cronin d’Ekō, co-initiatrice de la pétition, déclare : « Plus de 60 000 personnes demandent à la Banque nationale suisse de cesser d’investir dans des entreprises de fracturation causant des dommages irréparables aux personnes et à la planète. La fracturation est liée à des violations indéniables des droits de l’homme : dépossession des peuples autochtones de leurs terres et empoisonnement de nos communautés. En tant qu’un des plus grands investisseurs au monde, la BNS doit enfin assumer sa responsabilité et mettre fin à tous les investissements permettant cette destruction. »

Destruction systématique de l’environnement, violation des droits de l’homme, atteinte à la santé et augmentation des émissions de gaz à effet de serre dues à la fracturation.

La fracturation est une méthode non conventionnelle d’extraction du pétrole et du gaz dans laquelle des produits chimiques et de l’eau sont pompés sous terre. Les recherches de la coalition SNB montrent que la BNS investit actuellement 9 milliards de dollars dans des entreprises de fracturation et que ses activités de fracturation sont à elles seules responsables de plus d’émissions par an que l’ensemble du secteur agricole suisse.

De nombreux rapports provenant des zones de fracking montrent comment les activités de fracking entraînent la pollution des eaux souterraines, la pollution de l’air et la perte de la biodiversité.  En outre, la fracturation provoque des problèmes de santé massifs tels qu’un risque accru de cancer, des maladies respiratoires, de graves éruptions cutanées, une décalcification des os et davantage de naissances prématurées.

Jonas Kampuš, auteur du rapport, déclare : « La BNS est tenue, en vertu du droit international et de la loi sur la protection du climat, clairement approuvée par la population suisse, d’aligner ses flux financiers sur le climat. Avec ses investissements dans des entreprises de fracturation qui nuisent au climat, la BNS alimente encore davantage la crise climatique. »