Lilian Schibli 1. octobre 2024

Action à l’occasion de l’entrée en fonction du nouveau président de la BNS

Un bouquet de fleurs et 420 messages personnels pour Martin Schlegel

Ce matin, nous avons réservé un accueil particulier à Martin Schlegel, le nouveau président de la Banque nationale suisse (BNS) : Avec un bouquet de fleurs, nous lui avons remis 420 messages personnels de citoyennes et citoyens préoccupé·es. Nous nous réjouissons qu’autant de personnes aient formulé à Monsieur Schlegel leurs souhaits et leurs exigences pour une BNS durable et tournée vers l’avenir. Ces messages montrent à quel point il est important que la BNS agisse dans l’intérêt général du pays et prenne des mesures concrètes pour soutenir les objectifs de la Confédération en matière de climat et de biodiversité.

Dans notre lettre à M. Schlegel, nous soulignons que sans un climat stable et une nature intacte, il n’y aura plus de stabilité des prix et de la finance à long terme, ni d’avenir digne d’être vécu. C’est pourquoi nous demandons que la BNS oriente ses instruments de politique monétaire et financière vers une transformation juste, respectueuse du climat et de la biodiversité.

Concrètement, nous demandons au nouveau président de la BNS : 

  • La publication de la stratégie d’investissement pour le portefeuille de devises et la transparence sur les investissements dans les entreprises de l’industrie fossile ; y compris la publication des émissions Scope 3 dans le portefeuille de devises.
  • L’élaboration d’un plan de transition robuste, accessible au public, qui ne se limite pas aux émissions opérationnelles, qui inclut des objectifs annuels basés sur les connaissances scientifiques et qui mesure régulièrement les progrès réalisés en matière d’adaptation à l’Accord de Paris et à la Convention sur la diversité biologique.
  • L’exercice des droits d’actionnaire de la BNS dans les entreprises de l’industrie fossile afin de promouvoir des pratiques commerciales durables et respectueuses du climat, ainsi qu’une stratégie d’escalade limitée dans le temps si ces entreprises ne sont pas prêtes à réduire leurs émissions. 
  • Une information sur la manière dont les risques financiers (naturels) liés au climat sont pris en compte dans la gestion des risques et sur les mesures prises pour parvenir à une gestion active des risques. 
  • Un test de résistance macroprudentiel pour les risques liés au climat et à la perte de biodiversité (en utilisant des scénarios basés sur les pires scénarios possibles) et la publication annuelle des résultats. 
  • Adapter les exigences de fonds propres afin de prendre en compte les risques liés au climat et à la biodiversité dans la réglementation microprudentielle et macroprudentielle. Pour que cela se fasse dans une mesure suffisante, il faut une couverture complète (« one for one ») du capital pour les crédits et les assurances pour les investissements dans les entreprises pétrolières, gazières et charbonnières.
  • Que la BNS considère les investissements dans le pétrole, le gaz, le charbon et la déforestation comme non liquides et non stables.